Mamoudzou : un lieu de vie, un centre urbain, un Pôle de développement
Un recensement des projets lancés sur le territoire de la commune de Mamoudzou permet de dégager quelques pôles importants concentrant les initiatives, autour des centralités existantes (Mamoudzou – Kawéni ; Passamainty) ou sur des zones à enjeu fort (M’Tsapéré et Hamaha).
En ce qui concerne les équipements, le manque de projets dans le Sud est par contre assez clair.
Malgré la logique de rattrapage (étant donné l’explosion démographie), il est louable que la localisation des équipements suive les zones d’extensions urbaines. Il s’agit essentiellement de projets dans le domaine scolaire et sportif (qui concentrent les demandes les plus fortes de la par d’une population jeune et en accroissement). Une localisation mieux répartie des équipements d’échelle communale voire territoriale entre les différents villages est une réponse simple et valable. Cette répartition doit s’accompagner d’une déconcentration administrative qui présente un grand retard : les principaux équipements sont situés dans le Centre de Mamoudzou et génère donc des déplacements qui pourraient être évités.
La mauvaise insertion urbaine de certains équipements – par manque de liaisons ou par déconnexion par rapport aux souhaits des habitants. (Cf. MJC Kawéni) – se retrouve aussi dans le domaine des espaces publics. En effet, les places et placettes sont simplement conçues comme de simples croisements de voiries plutôt que des espaces publics venant trouver leur place dans un quartier-lieu de vie.
Espaces verts et zones économiques
En fait, les projets d’urbanisation suivent le dégagement d’opportunités foncières. Lancés au gré des opportunités, plutôt que dans le cadre d’une vision du territoire traduite en une politique foncière, ils entraînent une fragmentation du territoire, qui reflète dans certaines zones la segmentation sociale.
Mais toutes les coupures ne sont pas mauvaises, à l’exemple de la volonté de limiter la formation d’un front bâti sur le littoral ou de créer deux vastes espaces verts au niveau de la colline de Passamainty et de la zone Batrolo. Ces coupures sont souhaitables quand elles se traduisent par une respiration voulue et pensée d’un tissu urbain dense, organisée autour d’espaces verts venant couper la monotonie du bâti.
Enfin, on constate en général peu de réflexion sur le développement économique de la commune et sur un possible requalification des zones économiques. Les projets lancés devraient ressortir d’une vision générale et d’un choix pour l’avenir de Kawéni, sans quoi ils ne feront que conforter la segmentation des activités qu’on constate dans le pôle Kawéni-Mamoudzou (administratif, service, habitat). Le projet de ville doit intégrer cette dimension car il constitue aussi un outil de la collectivité face aux acteurs économiques, auxquelles elle doit présenter une vision et une volonté fortes.
Un projet de ville pour Mamoudzou
En matière de déplacements, aucun projet ne vient répondre sérieusement au problème de l’engorgement du trafic et du stationnement illégal dans Mamoudzou centre, mais des projets comme l’amélioration des cheminements piétons entre Kawéni et Mamoudzou, le respect des cheminements traditionnels (piétons, etc.) ou la liaison Passamaint/Doujani témoignent d’une prise de conscience grandissante de l’importance du piéton dans la ville mahoraise et de l’urgence d’une politique forte en matière de déplacements.
Le lancement de grandes zones de projets tels que le remblai de M’Tsapéré ou la zone d’Hamaha obligent, par leur ampleur, à sortir d’une logique de rattrapage ou de lancement au coup par coup. Ils sont une chance de lancer une réflexion plus globale intégrant dotation en équipements, aménagement des réseaux, réflexion sur les espaces publics, les espaces verts, etc.
L’élaboration d’un projet de ville permet d’avoir une telle approche dans tous les secteurs de Mamoudzou.